À propos

La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue c’est la littérature.

Marcel Proust

Je ferai mienne la profession de foi fameuse de Proust dans Le Temps retrouvé, en l’élargissant à l’ensemble des formes de fiction, qui nous donnent accès à une expérience virtuelle, prolongement de nous-mêmes et de notre existence. Nous imaginons le monde autant que nous le regardons, et par ces deux gestes nous le comprenons et le vivons plus intensément, plus complètement, plus réellement. Regarder le monde, c’est déjà l’imaginer, c’est déjà le composer, pour qu’il s’éclaircisse et se révèle. La confrontation à la fiction est un exil de soi, par lequel seul un retour véritable est possible, quand notre esprit est passé par autant de mondes qu’il y a d’œuvres, changé, et pourtant le même. Ainsi toutes les fictions rencontrées tissent un réseau neuronal virtuel où nous persévérons dans notre être, chacune une pièce du puzzle qui peu à peu nous déchiffre.

C’est à travers ce plafond, le songe, que nous voyons la réalité, l’infini

Victor Hugo

Agrégée de lettres classiques, j’enseigne au lycée à Paris. Une longue expérience préalable en Seine-Saint-Denis m’a amenée à écrire sur cette aventure, en hommage à mes élèves autant qu’à mon métier, un essai autobiographique intitulé Don Quichotte en banlieue et édité chez Philippe Rey. J’essaie, quand l’occasion se présente, de poursuivre cette réflexion sur l’éducation en écrivant pour Slate.fr ou pour Le Monde. Le reste de mon temps d’écriture est consacré à la fiction. J’ai ainsi collaboré à plusieurs reprises à la revue La Règle du Jeu, dans sa version papier et sa version numérique. J’ai aussi coécrit, avec la réalisatrice Florence Colombani, le film L’Étrangère. Outre des textes de recherche sur les « expériences virtuelles » offertes par d’autres, que vous trouverez sur ce site, j’ai terminé un premier roman, Dimitri ou la science des ombres, que vous pouvez lire en version numérique (un lien est disponible sur le site). Je poursuis la rédaction d’un second, Νεκυία, publié ici en série. – Sophie Audoubert