Chaque œuvre de fiction ajoute une dimension au monde.
Il avait placé K. au milieu d'une chambre dont les quatre murs avaient été recouverts par quatre miroirs colossaux. Rogokyne semblait espérer que l'espace entre le corps réel et ses reflets prît au piège tout ce que K. lui dérobait de lui-même. Il semblait croire que cette démultiplication fantasmatique d'Ivan pouvait provoquer en lui, Rogokyne, une épiphanie.
Rogokyne maîtrisait la composition de la matière ; il en connaissait la chair, minérale, organique ; il savait comment la manipuler pour en faire surgir des figures nouvelles et éblouissantes.
Rogokyne était arrivé jusqu'au parc. Il fut attiré par son obscurité. Il regarda nonchalamment autour de lui avant d'escalader prestement l'enceinte métallique. Tout semblait désert, mais il distinguait vaguement quelques ombres furtives qui se confondaient rapidement avec celles des arbres dès qu'il approchait. C'était les habitants de la ville souterraine, qui venaient, à la nuit tombée, goûter un peu de nature interdite.
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